Meurtres dans les steppes mongoles
Editeur : Editions Le livre de Poche- 648 pages
Ma note: 3.8 /5
L’histoire :
Au coeur de la Mongolie, le commissaire Yeruldelgger enquête à la fois sur le crime de 3 chinois et sur le meurtre d’une petite fille.
Mon avis :
Voici donc le quatrième livre de la sélection du Prix du Lecteur, un concurrent de poids au vu de son pedigree. Si vous aimez les polars qui sont une invitation au voyage et à la découverte, vous tenez le bon livre. L’auteur nous entraîne dans ce pays méconnu qu’est la Mongolie. Pour nous guider nous suivons l’enquêteur Yeruldelgger, outre le fait de nous faire découvrir ce pays par ses paysages, ses traditions et sa spiritualité, il nous entraîne à sa suite sur des meurtres sordides.
La première enquête est celle portant sur le meurtre violent et sauvagement mis en scène de 3 chinois dans une usine. On apprend dans le roman les différentes animosités entre les mongols et les chinois. La seconde enquête simultanée emmène le commissaire sur la découverte du corps d’une enfant, enterrée, avec son tricycle, en pleine steppe, loin de tout. Ce meurtre réveille en Yeruldelgger sa peine et sa colère contenue lors de la mort de sa petite fille, Kushi. Cette mort qui l’a amené à perdre pied et ceux qui l’aimaient.
J’ai de suite comparé Yeruldelgger au commissaire Servaz de Bernard Minier. Le même style bourru, fort et indépendant. L’homme sûr qui recel en lui une faiblesse. On s’attache très vite à cet homme. Autour de lui on retrouve le médecin légiste Solongo et Oyun sa coéquipière, toutes deux des femmes importantes dans sa vie.
L’auteur construit ce roman en plusieurs chapitres courts, donnant du rythme à l’enquête. Le style est direct, même si parfois certains passages allongent plus que nécessaire l’histoire. Je fais référence au chapitre du rêve. L’enquête suit son cours sans particulièrement nous surprendre, c’est là le point faible. Tout s’enchaîne, avec une certaine logique, j’attends d’un livre qu’il me surprenne, qu’il me fasse dire “non j’ai pas pu ne pas voir venir”. Mais pas dans ce roman. Dommage car son style est accrocheur.
Ce que je retiens de ce livre c’est l’incroyable voyage que nous offre l’auteur sur les terres mongoles, une découverte appréciée et pointue. Et surtout le charisme des personnages car ce sont eux qui font que ce livre est prenant. Ian Manook nous offre une galerie de portraits attachants et fascinants avec une aisance surprenante. Des personnages qui priment sur le côté polar.
Mon petit point positif:
J’ai eu un petit coup de coeur pour Gantulga, un jeune orphelin avec beaucoup de réparties et d’intelligence. On le visualise aux regards pétillants de malice et au sourire charmeur.
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