Enquête dans les territoires
Je remercie les éditions Jigal et Babelio de m’avoir permis de découvrir ce livre via un partenariat.
Editeur : Editions Jigal Polar- 296 pages
Ma note: 4 /5
L’histoire :
Un polar ayant la Terre Sainte en décor de fond. Une belle intrigue qui nous entraîne avec des policiers israéliens, palestiniens et français. Entre tensions politique et trafiquants de drogue l’ambiance est tendue.
Mon avis :
J’ai apprécié ce livre qui est une agréable découverte, et il faut être franc il n’aurait sûrement pas été dans mes premiers choix d’achat. C’est tout le côté agréable de ce partenariat découvrir un auteur et une maison d’édition.
L’ouvrage est très bien fini, la couverture est plaisante, le papier et la typo harmonieux. Il s’agit de mon premier roman de chez Jigal, une première approche positive.
Les personnages : les flics israéliens Dany et Guy ont tous les 2 des origines françaises. Guy me rappelle Bérurier, l’équipier de San Antonio. Ces flics ont leur pendant français avec Gabin et Serge. Si Gabin et Dany sont les leaders et les plus diplomates, Serge et Guy sont les stéréotypes du flic lourd, blagueur et macho mais fin limier et compagnon fidèle derrière des airs bourrus. Les filles, comme il faut quand même mettre un peu de douceur dans l’histoire, sont décrites comme fort belles et mystérieuses. Maïssa, flic palestinienne à le rôle le moins facile si je puis dire. Être une femme « libérée » dans la culture qui l’environne n’est pas chose aisée, mais l’être dans un territoire qui revendique son droit à la terre l’est encore moins. Marie, flic française, est en binôme avec Gabin, voire plus. Toutes les 2 ont leur forte personnalité et la capacité à exister dans cet univers très masculin.
Ces différents services de police vont être obligés de cohabiter pour l’enquête. L’auteur réussi à nous faire aimer et à s’attacher aux protagonistes. A l’aspect gros nounours de Guy ou à la beauté secrète de Maïssa.
L’intrigue, le cœur du roman, tourne autour d’un trafic de stupéfiants entre la France et le Moyen-Orient. L’enquête démarre par le meurtre d’une famille de colons, dont évidemment les assassins ne peuvent être que palestiniens. Le décor est planté. Les tensions ravivées. On touche là un point sensible sur lequel l’auteur à la subtilité de ne pas prendre position. Ce dernier renvoi d’ailleurs les protagonistes arabes, juifs et les instances internationales à leurs responsabilités. J’ai beaucoup apprécié le style de l’auteur qui ne prend pas de gants pour dire les choses telles qu’elles sont. En parallèle de l’enquête sur le meurtre, on suit Gabin, Marie et Serge en pleine enquête sur une nouvelle drogue qui fait des ravages à Nice. Cette enquête trouvera ses sources en Terre Sainte et verra Gabin retrouver là-bas Maïssa et Dany, issus de la même promotion que lui.
La collaboration entre la police française et israélienne est autant courtoise que celle entre la police israélienne et palestinienne est difficile. Malgré les embûches et les enjeux géopolitiques, ils parviendront non sans mal à résoudre l’enquête. Je n’en dirais pas plus sur le contenu de l’intrigue.
J’ai beaucoup aimé lire ce récit. Le rythme alterne entre l’enquête en Palestine et celle en France. On devine rapidement certaines implications, sans toutefois arriver à mettre un nom sur toutes.
L’auteur à une plume agréable faite de phrases courtes. On sent toute son expérience dans ses détails et il nous entraîne aisément dans l’ambiance et la tension des lieux.
C’est une belle découverte, pas LE polar qui vous laisse scotché, mais une lecture que l’on a du mal à lâcher. Je vais regarder de plus près le catalogue de Jigal à présent.
Mon petit point positif :
On connait tous l’opposition qu’il y a en Terre Sainte, mais l’auteur aborde cela d’un point de vue neutre, où finalement tout n’est pas noir ou blanc. J’ai autant apprécié l’intrigue que la “visite virtuelle” qu’il offre à nos yeux.