Rester un homme
L’histoire :
Le témoignage poignant sur sa survie dans un camp de concentration d’un juif italien. Une plongée dans l’horreur quotidienne et la déshumanisation de l’homme à Auschwitz.
On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant.
Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce. C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’on prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité.
Editeur : Folio / 286 pages | Sortie : 1988
Primo Levi :
Cétait un écrivain italien. Il était docteur en chimie. Après la chute de Mussolini le 25 juillet 1943, il tente de rejoindre le groupe de résistants antifascistes du Partito d’Azione mais il est arrêté le 13 décembre de la même année dans les montagnes du Val d’Aoste par la milice de la République sociale de Salo. Il est emprisonné au camp italien de Fossoli di Carpi puis livré aux allemands et déporté à Auschwitz le 20 février 1944. Il y travaille au laboratoire de chimie de l’usine de caoutchouc de Monowitz d’où il sort le 27 janvier 1945, lors de la libération du camp par l’Armée rouge soviétique. Il trouve alors un emploi dans une petite entreprise de peinture dont il devient par la suite directeur et où il reste jusqu’à sa retraite. Dès son retour il ressent le besoin d’écrire ses souvenirs. En 1947, il publie chez un petit éditeur son premier livre, intitulé “Si c’est un homme”. Ce récit de sa survie dans l’univers concentrationnaire ne connaît pas immédiatement un grand succès mais marque ensuite fortement les esprits de l’Europe d’après-guerre. Au cours des décennies suivantes, il est traduit dans une trentaine de langues, intégré dans les programmes scolaires, et se vend aujourd’hui encore à 200.000 exemplaires par an rien qu’en Italie.
Sources : babelio.com
Mon avis :
J’ai lu de nombreux romans et livres d’histoire traitant de cette sombre période. Rares sont les livres qui ont une telle force de témoignage que Si c’est un homme. On est plongé dans l’angoisse et la peur quotidienne, mais aussi dans la nécessité de survivre et de garder une trace d’humanité. Ce roman est surprenant car l’auteur parle sans haine de ses bourreaux, il garde une distance avec ce type de sentiment pour ne s’accrocher qu’à ceux qui maintiennent en lui un fin espoir.
Tout au long de la lecture on aborde la vie dans le camp, comment étaient rythmées les journées, mais aussi les saisons, celles attendues et celles redoutées. L’auteur nous détaille comment une simple cuillère devient le bien le plus précieux que vous possédiez. On apprend également que malgré les risques et la faiblesse, les captifs parvenaient à mettre en place un “marché de la survie”. Ce qui frappe c’est la force de ces hommes qui savent que la mort les attend au bout, mais qui se raccrochent encore à chaque petites choses qui font encore d’eux des êtres humains. Un besoin vital de ne pas sombrer dans la bestialité et de conserver une part d’espoir pour rester soi.
Car il n’est pas rare quand on a tout perdu de se perdre soi-même.
Un devoir de mémoire
Je trouve intéressant, voire nécessaire la lecture de ce type de roman. Même si l’on peut se renseigner facilement et massivement sur cette période via le net ou les livres, je trouve qu’un témoignage comme celui de Primo Levi est incontournable. Il ne véhicule pas un message de haine, mais à profiter de chaque instant pleinement, ne sachant ce qui peut advenir dans la minute qui suit, dans l’heure ou le jour d’après. Il témoigne de la volonté de ces hommes à maintenir un minimum de dignité lorsque l’on cherche à les réduire à l’état d’ombres sans pensées. Ce sont des faits qui ne doivent pas être oubliés ni diminuer, et ce sont avec des témoignages comme celui de Primo Levi que les générations qui n’ont pas vécu ces horreurs doivent prendre conscience de l’importance de la vie. C’est une lecture forte et qui ne laisse pas insensible car la mort est omniprésente. Ici pas de voyeurisme, juste la cruelle vérité sur des faits avérés.
Le style
Primo Levi décrit avec simplicité et pudeur le cauchemar que fût sa captivité. Il utilise des mots simples, dénués d’arabesques pour coller à la véracité du récit. Tout au long du livre on ressent la détresse et l’abnégation forcée à laquelle était soumis l’auteur.
Pour en savoir + :
La page Wikipédia sur Auschwitz
Le site du musée d’Auschwitz (en anglais)
Merci pour cette note de lecture, qui me donne l’envie (le besoin) de lire ce livre dont j’ai trop différé la lecture.
Et merci pour votre blog !
Merci à vous pour votre commentaire, et pour suivre mon blog 😉
Surtout n’hésitez pas c’est une “belle” lecture
Je l’ai trouvé il y a quelques mois à Emmaus et je l’ai rangé dans ma bibliothèque en attendant le bon moment pour le sortir. Les témoignages de cette période sont toujours extrêmement touchants. Ton article me rappelle qu’il faudrait vraiment que je le lise…