Une intrigue obscure et glaçante
Lecture faite dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche
L’histoire :
Le meurtre d’une jeune dont un homme est accusé à tort pour en protéger un autre. Quand la couleur de la peau et la position sociale faussent les cartes du destin. Un polar haletant.
Chris Lane, le rejeton gâté, violent et gonflé aux stéroïdes d’une riche famille de Blancs du Cap, vient d’assassiner la fille qu’il a ramenée chez lui. Pour éviter l’arrestation de Chris, Beverley, sa mère, accuse sans vergogne Lyndall Solomons, le fils de sa femme de ménage noire. La police, trop satisfaite de résoudre le meurtre, marche dans la combine. Mais Lyndall a une sœur qui, elle, est bien décidée à rétablir la vérité.
Editeur :Editions Livre de poche – 456 pages | Sortie : 10/02/2016
L’auteur :
Roger Smith a été scénariste, réalisateur et producteur sud-africain. «Mélanges de sangs» (Mixed Blood, 2009) est son premier roman. Ce roman a reçu le Deutschen Krimi Preis 2010 et fera l’objet d’un film avec Samuel L. Jackson dans le rôle de Disaster Zondi.
Mon avis :
Voici un polar froid et obscure pour clôturer la sélection du Prix des lecteurs du Livre de poche. Ce roman qui nous emmène sous le climat chaud de l’Afrique du sud m’a glacé par l’intensité de son intrigue et le froid réalisme de son auteur. Une société au taux de criminalité élevé, ou la haine raciale est hélas encore forte. L’histoire parait simple, une jeune femme, blanche, est assassinée. Un jeune homme, noir, est accusé pour protéger le véritable assassin, riche et blanc. Seulement tout n’est pas aussi simple, reporté sur un jeune drogué et paumé la responsabilité du meurtre va mettre en marche une machine de broyage terrible et inéluctable qui va finir par détruire 2 familles.
Louise, la soeur du jeune accusé, ne croit évidemment pas à la version officielle. Elle connait le fonctionnement de la famille blanche, dont sa mère est la domestique. Elle a été élevée par eux en quelques sortes. Sa recherche de la vérité va l’amener à fréquenter les bas-fonds de la société et découvrir des secrets bien enterrés et qu’elle aurait dû laisser secrets. D’un autre côté Mike, le père de l’assassin est rongé par la culpabilité de son mensonge, de son manque de courage face à son épouse et par le poids de son passé. Pourtant dans des moments de lucidité il va tenter de retrouver son honneur. Mais n’est ce pas trop tard?
Du mensonge initial va naître un véritable cataclysme dont aucun ne sortira indemne. La déchéance de certains personnages, la méprise de l’être humain pour d’autres alimentent ce roman sous fond de tensions raciales, de haines et de pauvretés dans la société sud-africaine. Lorsque le crime est banalisé à ce point, je vous le promets, cela vous glace le sang. Et l’auteur réussit avec Maestria ce tour là. Une véritable plongée addictive dans la recherche de la vérité. Un roman coup de poing qui a le mérite de vous prendre aux tripes et vous maintenir sous la pression de ses mots.
Le style
Il est tonique, terriblement saisissant et vous laisse une sensation de mal-être. L’auteur réussit à donner vie à l’ambiance délétère de cette histoire. Il nous fait toucher du doigt le côté sombre de l’humanité et ça en est glaçant.
Mon petit point positif :
Une intrigue menée tambours battants, incisive et percutante. Une vengeance froide à lire sans hésitation
Un roman qui a l’air vraiment dur et poignant !
Je n’affectionne pas particulièrement les polars, mais la chronique est très bien écrite 🙂
Merci beaucoup pour ce commentaire, ça fait toujours plaisir 😉