Au coeur du procès
Une lecture faite dans le cadre du Prix des lecteur du Livre de Poche.
L’histoire :
Baptiste a tué le monstre qui a abusé de son fils. Aujourd’hui c’est lui qui assis sur le banc des accusés, et il risque 20 ans de réclusion.
Quatre heures, le temps du délibéré de la cour d’assises qui juge Baptiste Chauvalet pour avoir assassiné le tortionnaire de son fils de 7 ans. Quatre heures de la vie d’un homme à la fois victime et bourreau. « Le procès de la légitime vengeance », titre la presse. Sous le poids de l’attente, les événements qui ont mené à l’enlèvement de son fils reviennent à Baptiste. Histoires dans l’histoire, se juxtaposent les souvenirs des procès auxquels il a assisté en tant que dessinateur judiciaire : le petit Grégory, François Besse, les bébés congelés, Outreau…
Editeur : Editions Livre de Poche – 213 pages | Sortie : 13 mai 2015
L’auteur :
Christian Bindner est un ancien chroniqueur judiciaire, et cela se ressent dans le choix des mots et sa façon de nous décrire la vie du procès.
Mon avis :
Que ce roman est sombre! L’auteur nous plonge dans l’ambiance d’un procès, celui de Baptiste. Il est accusé du meurtre de l’homme qui a brisé l’enfance de son fils. Ce n’est pas le monstre qui est assit là mais lui, le père aimant. Le livre est dur et nous apporte à sa lecture tout le malaise que l’on peut ressentir lors d’un procès, où plutôt de l’attente du verdict. Baptiste est dans une pièce seul, à attendre que les jurés et juges décident de son futur. Au fil de sa narration on découvre les tenants de cette sordide histoire. On apprend comment tout est arrivé, des réactions de tous et comment aujourd’hui il a peur. Baptiste connaît bien les tribunaux, il est dessinateur judiciaire. D’ordinaire il est assis dans l’assemblée, à croquer les acteurs du procès. C’est pour cela qu’il ne peut s’empêcher de comparer son procès avec ceux auxquels il a assisté. Des plaidoiries aux comportements des jurés il analyse tout, cherchant à se rassurer, car après tout ce qu’il veut c’est profiter de son fils et oublier ce qui a détruit sa vie. Ce livre, par le nombre de détails et d’allusions à des faits réels entraîne le lecteur dans les tréfonds de la machine judiciaire. Et c’est angoissant.
L’intrigue dérange car elle pose le cas de conscience de la fameuse Loi du Talion, et interroge sur la réaction d’un homme face à pareille situation. Tuer un criminel pour en devenir un soi-même par vengeance. Oublier toutes ses convictions et tourner le dos à ce qui fait de nous un être humain pour défendre les siens? Le livre nous interpelle au-delà de l’intrigue.
Le style
Christian Bindner maîtrise son style d’expert judiciaire, il n’y a aucun doute. Le rythme intéressant au départ s’essouffle en cours de route, pour revenir en force à la fin du roman. La fin est quelque peu surprenante, je m’attendais peut être à mieux. En tout cas l’auteur sait nous plonger au coeur du procès avec passion et cela se ressent.
Ma Note : 3.5/5
Mon petit point positif :
L’idée de vivre à travers la narration de Baptiste son jugement et toutes ses interrogations d’experts fait que le livre nous accroche.
Ce livre a l’air très intéressant par les questions qui nous amène à nous poser…
Pour l’Assassin Royal, si tu le souhaites, tu peux rejoindre notre Lecture Commune sur Livraddict : nous lisons le tome 6 pour la rentrée de septembre ;p
Je penses qu’il va me falloir reprendre depuis le début la saga car je les ai lus il y a au minimum 4-5 ans 😉