Manipulation et intrigue en pleine inquisition
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Lecture faite dans le cadre du Prix Orange du livre 2018
L’histoire :
En pleine Inquisition au coeur du royaume d’Espagne, Raphaël Jeruslamy nous entraîne sur les pas de Angel de la Cruz, “familier” recruté par le Grand Inquisiteur Torquemada pour débusquer les commanditaires et assassins de son prédécesseur. La rencontre d’Angel avec Léa, où se mêle l’Art du dessin et une certaine défiance, est le fil conducteur d’une intrigue captivante dans ce roman historique.
Saragosse, 1485. Tandis que Torquemada tente d’asseoir sa terreur, un homme aux manières frustes pénètre le milieu des conversos qui bruisse de l’urgence de fuir. Plus encore que l’argent qui lui brûle les doigts, cette brute aux ongles sales et aux appétits de brigand aime les visages et les images.
Il s’appelle Angel de la Cruz, il marche vite et ses trajectoires sont faites d’embardées brutales. Où qu’il aille, un effrayant chien errant le suit. Il est un familier : un indic à la solde du plus offrant. Mais un artiste, aussi.
La toute jeune Léa est la fille du noble Ménassé de Montesa. Orpheline de mère, élevée dans l’amour des livres et de l’art, elle est le raffinement et l’espièglerie. L’esprit d’indépendance.
Editeur : Actes Sud/ 192 pages | Sortie : 01/2018
Raphaël Jeruslamy :
Diplômé de l’École normale supérieure et de la Sorbonne, Raphaël Jerusalmy a fait carrière au sein des services de renseignements militaires israéliens avant de mener des actions à caractère humanitaire et éducatif. Il est aujourd’hui marchand de livres anciens à Tel-Aviv.
Sources :Actes Sud
Mon avis :
Dès les premières pages je me suis retrouvé captivé par ce roman, lu en 24h. La raison est simple : un style attirant, des personnages attachants, du suspens, de la manipulation et vous obtenez donc ce très bon roman. Il est basé sur des faits historiques.
Le personnage d’Angel de la Cruz est le plus intéressant. Mercenaire à la solde de l’inquisition il a un talent caché, le dessin et sa capacité à voir dans une toile ce que très peu arrivent à voir. Il a un côté humain tout en servant une cause plus pour l’aspect aventure que par conviction religieuse. Il est accompagné d’un chien – d’apparence immonde – prénommé Cerbero. Un garde fou à poils toujours à ses côtés. Etrangement mais pas dérangeant, Raphaël Jerusalmy donne la parole à cet animal, avec un côté affectueux pour son maître. Angel va croiser Léa au détour d’un dîner et il va tomber sous son charme ou celui de son mystère. Doué dans son rôle son personnage – rude mais au grand coeur – est tout de suite adopté.
Léa est la fille d’un noble, de confession juive convertit à la Chrétienneté. Mais qui se sent menacé par l’Autodafé commandé par Torquemada, le Grand Inquisiteur. Cette jeune femme suscite le mystère et l’attirance auprès d’Angel. Entre sa fidélité à sa condition, à sa famille, elle n’en est pas moins sensible à ce curieux, mais malpoli, hidalgo qu’est Angel.
Ce roman est très agréable, l’auteur nous plonge immédiatement au coeur de l’intrigue. Le rythme est rapide sans pauses. Un roman où l’intrigue côtoie l’histoire et la religieux mais où la liberté de chacun est la clé de voûte.
Le style
Raphaël Jerusalmy a su donner vie à ce roman avec beaucoup de maîtrise. Les personnages comme je l’écrivais ci-dessus sont très captivants. Surtout Angel et Léa. Les pages s’enchaînent sur un rythme effréné, pas de description inutile, pas de longue morale. Non là dans ces pages vous gettent une quête vers la liberté attirante et saisissante.
Un très bon roman qui vous happe sans vous laisser vous en rendre compte, un coup de coeur assurément.
Pour en savoir + :
1 réflexion au sujet de « La rose de Saragosse de Raphaël Jeruslamy »