Le paradoxe technologique : la Kindle que je ne voulais pas et l’Apple Pencil que je ne voulais plus

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Nous avons tous chez nous des objets tech. Certains nous sont plus utiles que d’autres, et il arrive même que celui que nous utilisons le plus n’est pas celui que nous attendions.

Et c’est mon cas. Comment j’ai adopté au quotidien un objet que je ne pensais pas acheter, tandis qu’un autre que j’attendais avec impatience prend la poussière au fond de mon tiroir. On peut parler d’un paradoxe. Un jour, on tombe sur un objet qui bouleverse nos habitudes. Pour moi, ce fut une liseuse Kindle. Ce qui était censé être un simple essai a transformé ma façon de lire.

Produit 1 : La Kindle Paperwhite

Grand consommateur de livres, j’ai un amour pour le livre papier. Pourtant très “geek” dans mon quotidien, j’ai longtemps résisté à l’achat d’une liseuse. Pour moi le livre est un objet auquel je tiens. Sentir le livre, apprécier le touché du papier, aimé le bruit des pages que l’on tourne, utiliser des marques-pages dessinés par ma fille; Avoir une bibliothèque devant laquelle j’aime mettre en valeur mes livres. Et que dire du plaisir de rendre régulièrement visite à ma libraire pour chiner ma prochaine lecture. Mais un jour, au gré d’une offre spéciale très alléchante, j’ai cédé. Je me suis dit que je pouvais essayer une liseuse. Et c’est ainsi que la Kindle paperwhite 10e génération est entrée dans ma vie.

Alors au début j’ai tâtonné, elle restait longtemps sur le bord de la table de nuit, le livre papier n’étant nullement menacé. Et puis est venu l’occasion d’un premier long voyage en avion et la problématique de l’optimisation du poids du bagage cabine. Imaginez d’un côté 2 beaux romans de plus de 600 pages (format poche) pour un poids d’environ 600à 800g que je devais glisser difficilement dans le sac au risque de les corner à chaque fois que j’allais les prendre et les reposer. Et de l’autre côté une liseuse de 182g avec des dimensions compactes (17,4 cm x 12,5 cm x 1,1 cm coque incluse) et résistante. J’ai donc opté pour la liseuse, l’occasion rêvée de la tester pour de bon. Et ce fut un choix judicieux. Ce voyage m’a fait réaliser que la liseuse pouvait être bien plus qu’une simple alternative.

Tout d’abord pour le côté pratique, un poids ridicule pour une contenance interne incroyable (elle peut stocker jusqu’à 8 Go ou 32 Go, permettant de charger des milliers de livres), une finesse qui permet de la glisser dans une sacoche, un petit sac, ou même une poche de veste. Une résistance appréciable, aucun risque de corner l’écran en la glissant dans le sac. La possibilité de lire dans le noir avec le rétroéclairage intégré, ma conjointe n’est plus dérangée par la lampe de chevet lors de mes insomnies. Ce que j’apprécie c’est la possibilité d’organiser la bibliothèque en interne, je classe ainsi les romans, les livres de développement personnel, les biographies…Plus de risque non plus de perdre son marque-page et chercher à retrouver là où j’ai arrêté ma lecture. Et puis il y a toutes ces fonctionnalités très pratiques : dictionnaire intégré, recherche rapide, annotations, etc.

Vous l’aurez compris, j’ai été conquis par ma liseuse, alors que je voulais juste l’essayer après avoir longtemps résisté à l’idée d’en avoir une. Aujourd’hui je n’ai nullement abandonné le livre papier, je continue de collectionner certains de mes auteurs. Mais force est de constater que la Kindle est désormais un compagnon indispensable au quotidien. Elle n’a pas supplanté le livre traditionnel, mais elle l’a complété de manière révolutionnaire.

Produit 2 : L’Apple Pencil

L'Apple Pencil 2
Photo de Cristian Lopez sur Unsplash

Alors que ma Kindle a su se rendre indispensable, un autre achat high-tech, que je pensais révolutionner mon quotidien, n’a pas eu le même destin. C’est l’Apple Pencil, un outil que j’attendais avec impatience, mais qui s’est révélé bien moins utile que prévu. Si la Kindle m’a surpris, l’Apple Pencil, lui, a pris une trajectoire bien différente : celle de l’oubli. Je vous explique pourquoi cet objet, pourtant attendu, n’a pas trouvé sa place dans ma routine.

Lorsque j’ai acheté mon iPad Air, j’ai tout de suite pris l’Apple Pencil. Je me voyais déjà l’utiliser pour mes prises de note pendant mes réunions, dessiner des schémas pour clarifier mes projets, ou annoter facilement des documents, tout cela sans jamais revenir au papier… Vous l’avez compris j’attendais beaucoup de ce stylet. Moi qui ai toujours un carnet et un stylo à portée de main, je voyais l’occasion parfaite de tout concentrer dans un seul objet, mon iPad, tout en préservant le plaisir de l’écriture manuscrite.

Je me trompais.

Lorsque j’ai commencé à utiliser l’Apple Pencil, j’espérais une expérience proche de l’écriture manuscrite, avec la fluidité et la précision d’un stylo traditionnel. Mais, contre toute attente, mon écriture, habituellement fine et légèrement penchée, est devenue brouillonne et peu naturelle. L’absence de friction entre la pointe du Pencil et la surface lisse de l’iPad m’a laissé une impression d’artificialité qui n’a pas disparu, malgré l’aspect technique de l’appareil.

Bien que la reconnaissance d’écriture soit performante et que l’Apple Pencil brille dans les applications de dessin (un domaine dans lequel il excelle vraiment), il n’a pas su se faire une place dans mes pratiques professionnelles ou quotidiennes. J’ai essayé d’annoter des PDF, de prendre des notes lors de réunions, mais aucun de ces usages ne m’a convaincu. Et bien que certains recommandent le filtre Paperlike pour simuler la sensation du papier, le coût (30 à 40 €) m’a freiné, sans compter que même avec cet accessoire, je n’étais toujours pas sûr d’être pleinement satisfait de l’expérience.

Non vraiment mon regret est sur le côté manuscrit, je ne m’y retrouve tellement pas que le Pencil dort dans mon tiroir depuis plus d’un an, et sans que je ressente le moindre besoin de le sortir. Peut-être que l’Apple Pencil a été victime de mes propres projections. Les promesses technologiques suscitent souvent des attentes démesurées, et lorsqu’elles ne sont pas comblées, la déception est plus grande. Je ne dis pas que le Pencil est un mauvais objet, bien au contraire, seulement il n’est pas adapté à mes besoins et aux attentes que j’avais placé en lui.

Nos attentes face à l’usage réel

Dans nos choix technologiques, nos attentes jouent un rôle majeur, mais la réalité d’un usage quotidien est parfois bien différente. Si la Kindle, que je n’attendais pas, a réussi à transformer ma routine, l’Apple Pencil, en qui je plaçais tant d’espoir, est devenu un gadget oublié. Un rappel que, parfois, la technologie nous surprend… ou nous déçoit.

Finalement, nos attentes façonnent nos expériences. L’Apple Pencil n’a pas répondu aux promesses que je lui avais faites, mais ma Kindle m’a fait découvrir un tout autre rapport à la lecture. C’est peut-être ça, le vrai paradoxe de la technologie : l’objet qui semble inutile peut devenir essentiel, tandis que celui qu’on attend avec impatience peut finir par devenir superflu.

Et vous, quel objet tech a défié ou confirmé vos attentes ?

Parfois, la réalité de l’usage dépasse de loin nos projections.

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