Un univers bien à part
Editeur : Editions Belfond – 624 pages
Ma note: 3,5 /5
L’histoire :
Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d’esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d’autres choses encore… Avant de voir leur destin converger inexorablement, et de découvrir leur propre vérité.
Mon avis :
Je n’avais pas relu de roman de Haruki Murakami depuis 1Q84. Kafka sur le rivage, décrit comme son meilleur roman, faisait parti de ma liste depuis bien longtemps. La participation au challenge m’a permis de me lancer dans sa lecture. Le bilan est mitigé. J’aime toujours autant la plume et la poésie de l’auteur, c’est indéniable, mais j’ai connus certaines longueurs et des réponses ne m’ont pas été apportées. C’est un roman étrange mais captivant à la fois, on se demande où l’auteur nous emmène et c’est cela qui pousse à le lire jusqu’au bout. Car malgré les longueurs on veut savoir, il y a bien trop d’interrogations pour ne pas terminer le livre.
L’univers est très particulier, j’ai ressenti la même chose qu’en regardant un film de Tim Burton, le parallèle entre les 2 hommes est venus rapidement lors de la lecture. On sent toute la culture japonaise dans les relations entre les protagonistes, ces marques de respect quotidiennes, cet égard envers les personnes âgées. Murakami est fort dans ses descriptions, il parvient à nous faire imaginer sans difficulté l’intérieur dans restaurant, d’une gare ou d’une bibliothèque. On ressent l’ambiance et c’est important de le souligner. Par contre l’auteur est-il pointilleux au point de donner des détails très poussés, comme lors de la toilette des personnages, notamment Kafka ou encore sur les rapports physiques. On à l’impression que certaines fois c’est pour combler la page.
On s’attache rapidement aux personnages, à la jeunesse pourtant si mature de Kafka, à la maladresse et l’honnêteté de Nakata, à la douceur et la pudeur de Mlle Saeki ou encore à la tendresse et l’amitié de Oshima et Hoshino (la proximité des prénoms est elle un fait exprès 😉 ). Les relations entre eux sont particulières, envoûtantes et BELLES. L’auteur sait écrire sur les émotions humaines avec une vraie douceurs et sincérité. On oublie finalement le côté surnaturel de l’intrigue pour être touché par des mots simples.
“Les souvenirs, c’est quelque chose qui vous réchauffe de l’intérieur. Et qui vous déchire violemment le cœur en même temps.” ou encore “Mais le passé, c’est comme une assiette brisée: on aura beau essayer d’en recoller les morceaux, on ne pourra jamais lui rendre son aspect d’antan.”
Le livre nous entraîne malgré nous vers une réflexion sur le sens de la vie, de la façon où les choses arrivent et ce que nous en faisont.
Le livre est comme une promenade parsemé de découvertes, d’émerveillements, d’interrogations. Une lecture qui ne laisse pas indifférent, au style bien à elle, mais qui au final nous fait “partir’ dans un monde parallèle 😉
Mon petit point négatif:
J’ai trouvé certains passages un peu long, mais encore étaient-ils bien écrits. Non ce qui m’a laissé sur ma “faim” c’est l’absence d’explication sur les faits qui se sont déroulés dans la clairière, on lit bien les rapports d’enquête mais j’ai l’impression qu’au final l’auteur en fait abstraction.
1Q84 était aussi très mystérieux et ne donnait aucune explication! J’avais apprécié ma lecture, mais je ne pense pas me relancer tout de suite dans du Murakami 🙂
C’est quand même des univers particuliers ses romans, et épais qui plus est 😉
Je pense que l’on peut pas mal être influencé par la manière dont on a découvert l’auteur.
Comme j’ai commencé par Danse, danse, danse, et que Kafka a aussi fait parti de mes premières lectures, c’est cet univers envoûtant qui m’a séduite. Au contraire, j’ai été déçue par 1Q84 (même si j’ai quand même bien aimé), que j’ai trouvée quelque part moins aboutit.
En commençant par ses œuvres plus récentes, je comprend donc parfaitement qu’on puisse trouver certaines longueurs dans un Kafka sur le Rivage 🙂
Second commentaire pour des remarques de formes, que t’es pas obligé de publier 🙂
Attention aux guillemets : par exemple la 1ère phrase 1Q84 commence par un guillement français et se ferme par un guillemet anglais.
D’ailleurs en édition j’avais appris que les titre on les écrivaient toujours en italique (comme les citations) et pas entre guillemets, qui eux servent plus à atténuer un terme (mais bon à tout de voir si tu veux appliquer cette règle ou non) ^^
Et “qui vous déchire violemment ” : ce serait pas plutôt déchirENT ?
Voilà 🙂
Je te remercie pour tes conseils, en effet j’ai cet affichage pour les guillements qui pourtant n’apparaît pas côté admin, merci à toi 😉
J’ai appliqué comme tu me l’as dit l’italique et sans les guillemets pour les titres. Merci pour ces judicieux conseils
J’avais envie de relire ton avis sur ce roman… Et c’est drôle parce que ta chronique fait écho à la mienne, ou plutôt inversement. Je comprends tout à fait ce que tu dis. Peut-être que le challenge te permettra d’apprivoiser un peu plus l’auteur. Et puis sinon, ce n’est rien. On ne peut pas plaire à tout le monde, je suis sûre qu’il serait d’accord 😉
Je te remercie pour ton message. En fait j’aime beaucoup l’auteur, seulement je me perds parfois selon ses œuvres mais j’apprécie énormément sa plume 😉 D’ailleurs je viens de commencer La ballade de l’impossible