Quand l’amour s’invite à l’imprévu
Editeur : Editions Pocket – 384 pages
Ma note: 4/5
L’histoire :
Un groupe de casseurs réussit des braquages à la Arsène Lupin. Pas de violence, pas de victimes. Jusqu’au jour où cela dérape. Le capitaine Sage Gardella est chargé d’arrêter ceux qui officient sous les ordres de “La casseuse du siècle”. Quand l’amour et la trahison se côtoient que peut-il en ressortir…
Mon avis :
Pour une première lecture de cet auteur c’est une réussite. J’ai dévoré ce roman. Et cela pour plusieurs raisons que j’aborderai un peu plus loin. Une chose ressort de ce livre, l’amour. L’amour des siens, de ses origines ou l’amour interdit entre un homme et une femme.
L’intrigue tourne autour d’une bande de casseurs Robin des bois. Ils ne s’attaquent qu’aux biens et finances du Crédit Parisien. Le capitaine Sage Gardella est en charge de l’enquête. Il est flic au 36 quai des Orfèvre. Mais surtout il est un « être humain », c’est un dire à sioux de la tribu des Lakotas de par son père. Cette caractéristique très présente dans les traits du personnage le rend attachant. Un flic indien et fier de ses origines. Isabelle est, elle, une femme dynamique et sûre d’elle. Une femme qui semble pouvoir maîtriser ses sentiments comme elle voudrait en donner l’image. Ces 2 protagonistes de l’histoire sont omniprésents et nous font palpiter au fil des pages.
Les casseurs eux sont donc dirigés par Isabelle, une belle femme charismatique. Dans son équipe, composée de son jeune frère, de son amant et d’un ancien flic, c’est elle qui décide quand et où frapper. Les médias la surnomment « La casseuse du siècle ». Pour Isabelle un seul credo la vengeance, mais pas à n’importe quel prix. Je parlais de Robin des bois car elle redistribue, anonymement, une part de son butin à des œuvres de charité. On est rapidement au cœur de l’intrigue, les braquages commis sans être inquiétés et sans beaucoup de preuves au grand dam de nos enquêteurs. Et puis il y a des dérapages de part et d’autre qui entraînent des réactions qui vont nous emmener bien au-delà de ce à quoi on pouvait s’attendre. Et c’est là toute la maîtrise de Laurent Scalese.
L’enquête prend une tournure imprévue, on va de rebondissements en rebondissements. Lorsque l’on pense s’acheminer vers une fin « classique » Laurent Scalese fait une nouvelle distribution des cartes pour le plus grand plaisir du lecteur. Il sait nous captiver et ce roman finit par nous obnubiler et même nous faire stresser. On passe par des émotions fortes à la lecture de certains passages, on ne peut pas rester insensible. L’auteur, lors d’entretien, souligne l’importance des personnages dans ses romans et on comprend en le lisant pourquoi.
On est plongé dans l’univers de la police avec tous ses différents services et aussi acronymes. Et puis ces flics on sent avant tout des hommes, avec leurs forces et faiblesses mais des types qui se mettent au service des autres. Les personnages sont pleinement humains, avec leur peur, leur passion, leur excès et leur rêve. Dans la vie rien n’est 100% bien ou 100% mal, c’est juste une question de dosage différent. Il a réussi à donner vie à des personnages pour qui ont va se réjouir, s’inquiéter voire prier. L’auteur leur donne une dimension profondément humaine. Sage pour qui son couple n’est plus grand-chose va naviguer à vue entre ses sentiments, son enquête et ses origines. Il apparaît à la fois comme un guerrier endurci mais au pied d’argile, plutôt au cœur d’argile.
Le style est simple, direct et accrocheur. Il est accessible, j’entends par là compréhensible et réaliste. Proche des “vrais gens” comme certains le diront. On se rend compte du travail de recherche que l’auteur a effectué pour donner un cadre au plus près de la réalité.
j’ai été obnubilé par ce roman pour en connaître la fin et le devenir des protagonistes, et je suis heureux d’avoir découvert cet auteur avec ce roman à l’intrigue enivrante.
Mon petit point positif :
La culture amérindienne – avec ses croyances et son honneur – mise en avant dans ce roman.