Ne pas aller trop loin
Lecture faite dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche
L’histoire :
Mister Packer est un caïd, un dur qui sévit sur Londres. Corrupteur avertit il échappe toujours à la justice. Et il rêve d’extension de son business. De Londres à Sarajevo un polar bien ficelé sur fond d’espionnage.
Londres, 2001. L’Église, un service très particulier des Douanes britanniques, a surveillé pendant trois ans Albert William Packer, richissime homme d’affaires soupçonné d’appartenir à la mafia londonienne. Mais après un procès retentissant et plusieurs mois passés en prison, Packer est libéré, du fait de la défection d’un témoin clé. L’enquête est officiellement close, l’Église a échoué, mais le jeune Joey Cann se jure de ne jamais renoncer. Il sera désormais dans l’ombre de sa cible. Un jour, un homme est retrouvé mort à Sarajevo et Packer est forcé de se rendre en Bosnie. C’est dans ce pays exsangue et ravagée par la guerre que Joey va tenter de le piéger.
Editeur :Editions Livre de poche – 744 pages | Sortie : 10/02/2016
L’auteur :
Il a été journaliste pour ITN pendant une quinzaine d’année à partir de 1963. Il couvrit les événements suivants : l’attaque du train postal, la guerre du Vietnam, l’Irlande, le massacre lors des jeux olympiques de Munich, les brigades rouges en Italie et les groupes palestiniens.
Son premier livre “Harry’s Game” est paru en 1975 et il devint écrivain à plein temps à partir de 1978. Depuis il a écrit plus d’une trentaine de livres. Ses livres ont été adaptés pour la télévision
Mon avis :
Mister Packer est surveillé par les Douanes, service appelé l’Eglise. Le service pensait l’avoir enfin piégé avant que tout ne s’écroule pour un problème de procédure. Un homme refuse d’abdiquer : Joey Cann, l’archiviste de l’équipe. Il est recruté par le nouveau chef pour suivre comme son ombre Packer. Le caïd lui, qui vient de perdre son ami d’enfance, prévoit de partir finaliser un business à Sarajevo. Ce projet doit lui donner une dimension internationale. Mais le Sarajevo d’après guerre est une plateforme de la corruption et du crime organisé. Pas facile d’y exercer en tant que truand ou de justicier.
Le roman alterne donc des chapitres avec Packer, d’autres avec Joey et enfin des flashbacks de la guerre autour d’un petit village.
L’histoire se déroule donc essentiellement sur le territoire de Sarajevo, où l’on découvre l’étendue des dégâts et de l’horreur issues de la guerre. Joey est accompagné de Maggie, experte en surveillance du MI6 (service secret anglais). Lui Joey, décrit comme un binoclard que l’on aime détester, est un frêle agent terriblement buté. Elle, elle respire la classe malgré son âge, et elle s’évertue à canaliser son jeune binôme.
Mister Packer est lui le type même du caïd classe mais impitoyable. Il est capable d’infliger les pires tortures à ceux qui osent le défier, le critiquer ou le frôler. Avec lui le droit à l’erreur est nul. Il est entouré de son équipe : son avocat dénommé l’Aigle, un homme chétif et trouillard, d’Atkins son expert armement et d’autres gars chargés soit de le conduire soit de mener ses missions punitives. Mister c’est construit depuis l’école sa réputation de dur, des coups il en a prit, mais il en a donné plus en retour. On sent l’homme sur de lui, qui maîtrise la situation et qui aime le contrôle.
Le roman est très vite accrocheur, on se plait à suivre les personnages, et le décor de Sarajevo donne une dimension froide à l’intrigue. Joey est très attachant même si son obstination est souvent agaçante. Pour Packer, malgré le dégoût que ses actes inspirent, on a tendance à avoir du respect pour lui.
Le livre de 744 pages se lit plutôt vite, à part autour des 500 pages où l’on végète un peu, c’est un peu le ventre mou de l’histoire. Dommage car sans cela le livre serait addictif. L’affrontement de ses 2 hommes, fiers, nous maintient en haleine de connaître le vainqueur.
J’ai malgré tout beaucoup aimé ce livre, qui dans sa construction me rappelle Je suis pilgrim mais sans lui arrivé à la cheville.
Le style
Il est agréable, dynamique avant de fléchir un peu au milieu de l’histoire et de finir en mode canon le roman. Des descriptions équilibrées et des personnages à la fois attachants et irritants. Une belle plume à découvrir.
Mon petit point positif :
Le livre nous rappelle cette guerre qui a eu lieu près de chez nous et il n’y a pas si longtemps. Et pourtant qu’elle nous semblait loin, nous derrière nos écrans de TV. Donc j’ai apprécié cette piqûre de rappel 😉
C’est tout à fait le genre de lecture qui peut me plaire. J’en prends note !